Le dos tourné au continent, la face largement ouverte sur la baie, Alger a vécu du XVIe au XIXe siècle par la mer et pour la mer. En très peu de temps, elle s’impose dans le concert des nations et se taille une place de choix en Méditerranée.
C’était l’époque de la course. Les Etats assoyaient leurs relations sur les résultats de leurs confrontations en mer. Alger se dote d’une flotte redoutable et s’attache les services de “corsaires” intrépides qui allaient guerroyer en Méditerranée et même dans les lointaines mers du nord. Le courage et l’audace des Raïs d’Alger, qui ont fait la richesse et le prestige de la Régence, attisaient la rancœur et le dépit des nations européennes.
A la tête de ce monde hostile se tenait l’Espagne des rois catholiques. De Charles Quint à Charles III, tous les amiraux espagnols n’aspiraient qu’à en découdre avec la Régence d’Alger. Trois expéditions avec bombardement de la ville en un demi-siècle. Les rois de France et ceux d’Angleterre, les tsars de Russie, les princes d’Italie, les papes, les moines guerriers de Malte, n’eurent d’autres soucis que de raser l’Etat barbaresque. Alger “la ville aux mille canons”, faisait reculer les plus opiniâtres. Sa force émanait du génie de ses enfants. Elle résidait en premier lieu dans son artillerie. Du rôle joué par cette arme, durant plus de trois cents ans, naquit la célébrité d’El-Djazaïr et sa légende. Et depuis cette date, les canons font partie intégrante de son histoire. Certes, Alger fut prise en 1830 par les troupes françaises, mais pas à partir de la mer.
Extrait : Chapitre histoire ( Alger, la capitale édition 2019)
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Guide d’Alger « la Capitale »
Cet ouvrage vous fait découvrir les trésors insoupçonnés de cette cité vieille de plusieurs siècles qui ne cesse d’éclairer le sud de la Méditerranée.