Béjaïa, celle qui était connue sous l’empire romain avec l’appellation de Civitas Salditana, possédait tout naturellement un nom berbère qui a subi autant de déclinaisons que d’occupants. Elle aura été, tantôt arabisée, tantôt latinisée, s’adaptant aux alphabets des uns et des autres.
La toponymie actuelle de Béjaïa viendrait donc du berbère Tabgayet – où l’on reconnaît le « t » marquant le féminin mais dont l’usage s’est effacé avec le temps. Il viendrait du mot:« tabegga » qui veut dire « ronces ».
Cette racine berbère se retrouve également dans d’autres villes du Maghreb, à l’instar de Dougga (Thugga) et Béja (Vaga) en Tunisie.
La transcription du nom berbère en arabe, notamment par Ibn Khaldoun, lui fait changer quelques sonorités qui n’existent pas dans
la langue arabe, notamment l’initiale de « Bgayet » ou « Vgayet » qui a une prononciation à michemin entre le « B » et « V ». Le « Djim » arabe sera adopté, devenant ainsi « Bedjaïa ».
De manière identique, la ville qui connaitra un essor au Moyen-Âge était connue en Europe pour fournir une cire de haute qualité pour la confection de chandelles.
Celles-ci ont même pris le nom de la ville sous sa forme francisée : Bougie.
Aujourd’hui encore, tous ses noms, issus parfois de déformations se côtoient, rappelant aussi la diversité et la richesse culturelle de la ville.
Extrait du guide de Béjaïa. édition 2020.
Bejaïa « la Perle de la Méditerranée ».
Entre le XIe et le XVe siècle, Bejaïa est le centre névralgique de dynasties berbères bâtisseuses et raffinées. Une époque où elle acquiert sa réputation de pôle intellectuel et scientifique de premier plan. Les visiteurs occidentaux voyaient en elle « La Suisse africaine ».