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Quelques légendes du Vieil Alger

Sidi_Abder_Rahman

Le bâton magique de Sidi Ouali Dada

Au XVIè siècle, excédé par l’ampleur que prenaient les corsaires barbaresques sur les côtes espagnoles et, du fait de leur relation avec le roi de France, François Ier, qui conspuait contre lui, Charles Quint en personne, réunit une armada impressionnante contre Alger.

Tandis qu’une flotte de près de 250 navires et de plus de 20 000 soldats voguaient sur une mer calme en direction de la capitale algérienne, un saint homme, courageux et pieux, consolait au même moment les algérois en les sommant de ne pas perdre espoir. Seul face à la mer, seul face à une armada, il se rendit sur les côtes ; Sidi Ouali Dada a planté son bâton et récitait de mystérieuses paroles.

Le ciel si bleu devint orage, et la mer se déchaina. Face à cette tempête, 140 navires sont ainsi taillés en pièces et jetés au large. Les quelques équipages qui ont pu atteindre le rivage sont massacrés par les combattants algériens.

Depuis lors, Sidi Ouali Dada est devenu un héros et à sa mort en 1554, il repose près de Sidi Abderrahmane At-thaâlibi.

 

Le ravin de la femme sauvage

Au Ruisseau, sur l’actuel Oued Kniss, se trouve un ravin qui a longtemps défrayé la chronique. Et pour cause, de mystérieuses apparitions se faisaient voir en laissant naître les légendes les plus folles. L’histoire commence au XIXè siècle. Au fond du ravin, la végétation était dense entre orangers et grenadiers, côtoyant jujubiers et citronniers, serrés les uns contre les autres. Cette forêt sombre était le repère idéal des djinns. A la nuit tombée, on ne pouvait dire si les ululements et les grognements étaient ceux d’une bête ou bien ceux d’une âme en peine. Ce qui est sûr, c’est qu’on pouvait apercevoir une silhouette…

On pouvait même affirmer que c’était une silhouette de femme. Et lorsque des premières disparitions se firent remarquer, la réponse était toute trouvée : la sorcière anthropophage les a mangés.

Plusieurs récits circulent à son sujet, mais on raconte qu’une femme, trompée dans un premier amour, a quitté son pays pour aller se cacher très loin de chez elle. Arrivée à Alger, elle s’est réfugiée dans la mélancolique solitude de l’Oued Kniss afin d’oublier sa douleur. En 1844, des officiers français l’auraient trouvé, mais depuis lors, on ne l’a plus revu. Seuls les étranges cris ont subsisté.

 

La légende de Khedaoudj El-Âamia

L’histoire de la princesse Khedaoudj débutait à la manière d’un conte, mais qui finit tragiquement. Elle est à la fois triste et moralisatrice.

Khedaoudj était la fille d’Hassan Kheznadji, trésorier du Dey Hussein. Un jour, celui-ci lui offrit un miroir somptueux ramené lors d’une expédition en Inde. La jeune fille était d’une rare beauté et passait le plus clair de son temps à admirer son reflet.

La belle narcissique variait les poses et les costumes. Elle revenait incessamment à son miroir avec de nouvelles tenues et de nouvelles coiffures, non sans se maquiller pour cacher quelques petites imperfections qu’elle se trouvait.

A force d’admirer sa beauté apparente, elle finit par devenir aveugle. Son père, pour la consoler, acheta à la fin du XVIIIè siècle un palais de la Casbah, Dar El-Berki, devenu Dar Khedaoudj El-Âamia, qui abrite désormais le Musée National des Arts et Traditions Populaires. Elle y vécue le restant de sa vie, sans jamais pouvoir admirer l’architecture intérieure.

Son histoire a marqué les jeunes algéroises, leur donnant une leçon de morale, les incitant à rester humbles modestes.

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