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La Kabylie. Architecture à dimension humaine

Village Kabyle

La montagne a été de tous temps cette aire où toutes les passions se cristallisent dans la dure réalité d’une géographie aux contrastes marquants. Pourtant, même si la nature a doté cette région des plus belles attentions sous la forme de vallées immenses, ouvertes sur la mer, de monts et de collines verdoyantes, il n’empêche que les éléments d’architecture ne sont pas un facteur très notable du fait des reliefs très présents et de la difficulté de créer une stylistique propre, nonobstant une présence très ancienne sous forme de constructions imposantes dans les zones littorales, vers Azzefoun, Tigzirt, et ce jusqu’à la côte annabie, en passant par la corniche jijelienne. Ce sont ainsi des comptoirs d’abord phéniciens, puis romains, régulièrement disposés sur ces dentelles crénelées, merveilleusement offertes à tous les abordages.

Ce qui nous fera apprécier grandement quelques échappées en solo sur des notes d’architectures romaine ou punique qui ont grandement emprunté à des artisans locaux des indices de raffinement et d’organisation spatiale, avec en plus quelques éléments pratiques, comme les pierres taillées qui restent l’œuvre d’artisans berbères, mais également d’éléments décoratifs comme les rosaces différentes et les formes symboliques épurées que l’on retrouve aussi sur le mobilier, la poterie, le tapis et le bijou.

Cependant, en ce qui concerne l’architecture kabyle, le moins que l’on puisse dire est qu’elle trouve sa naissance et ses choix esthétiques de base dans l’aspect pratique en fonction de la nature ambiante et des rudes conditions de vie in situ.

Les grands monuments laissent souvent place à des maisons qui gardent même le sens étymologique : Axxam est la maison, mais c’est aussi, le foyer…l’ Axxam s’inscrit  dans une tendance architecturale dictée par la force des éléments naturels ambiants dans une expression populaire qui allie l’esthétique de la construction. Elle est d’abord installée autour d’une seule pièce centrale surélevée sur un espace réservé aux animaux, ce qui ne manque pas de garder ainsi une énergie précieuse sans déperdition dans les conditions climatiques les plus rudes. Un mât en olivier se trouve au  centre de la maison et les éléments de rangement sont souvent intégrés dans  la masse autour, comme les Akoufis, de grandes jarres intégrées dans les murs sous des rebords arrondis faisant office de banquettes ou de lits  qui, au demeurant, cassent ainsi les arêtes murales et les angles par des lignes courbes très peu agressives et accueillantes à souhait.

L’architecture originelle kabyle est « populaire », sans fioritures. Elle ne se surcharge pas de matériaux nobles, préférant le bois, la pierre, le pisé et le crépi, veillant à préserver la nature ambiante. Assurant un aspect pratique et peu enclin à la surenchère stylistique inutile, sans pourtant heurter l’œil du visiteur, les femmes kabyles, au demeurant d’excellentes artisanes qui décorent leur intérieur de manière fantastique à force d’éléments symboliques en bas-reliefs faits d’argile et de couleurs naturelles qui donnent à ces créations une unité de ton et de valeur artistique, sont tout simplement magnifiques.

Les villages qu’ils soient en vallée ou accrochés sur les crêtes montagneuses, gardent leur typologie toute en densité, les maisons serrées les unes contre les autres, comme pour affronter la rudesse des éléments.

Mais l’architecture actuelle s’accroche à de nouvelles tendances qui ne reculent devant aucune audace…

 

In la Kabylie, au-delà des montagne… des hommes

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